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La découverte d'OIASSO

 

 

 

L'Ermitage de Santa Héléna 

qui a permis de prendre conscience de la réalité de la présence romaine et a incité à entreprendre des recherches

la conviction de l'équipe  archéologique "Arkeolan" .

  

Il est situé à proximité du vieux quartier, dans la zone qui porte le même nom, à l'est de la ville d'Irun sur la rive de l'Estebenea, affluent de la Bidassoa  L'ermitage, au pied du mont Ibaieta, se trouve près de l'ancien chemin qui reliait le gué de la Bidassoa aux routes intérieures. On le connaît aussi sous le nom de Ama Xantalen.

Sa grande importance réside dans sa fonction de lieu de culte durant 20 siècles et dans l'existence de vestiges archéologiques.

Le plus remarquable étant sans doute un temple romain "in antis" (à antes) du Ier siècle, ainsi que des restes d'une nécropole indigène. C'est par ailleurs la seule église du Xe siècle qu'on ait trouvée dans Guipúzkoa.

L'ermitage actuel, probablement du XIVe siècle, a un plan rectangulaire, avec une toiture à quatre versants et des murs en pierre de taille, et un portail de style "isabelino » (mélange de gothique et de mudéjar). Son intérieur a été restauré récemment et transformé en musée pour exposer une partie des vestiges archéologiques découverts. À proximité se trouve une fontaine publique portant le même nom, de style baroque, en pierre et recouverte d'une voûte en ogive. La statue de la sainte occupe une niche dans la partie centrale. Le matériel de l'époque romaine découvert durant les fouilles de Santa Elena a, en raison de sa rareté, une grande importance dans la région environnante (depuis la Vasconie jusqu'au tronçon littoral qui relie la Cantabrie à l'Aquitaine).

Pour les habitants d'Irun, la tradition veut que l'ermitage de Santa Elena soit antérieur à l'Église de Nuestra Señora del Juncal (dont la construction de l'édifice tel qu'il est actuellement démarra au début du XVIe siècle).

La référence la plus ancienne relative à l'ermitage remonte à l'an 1530 et apparaît dans un testament. En 1673, on cite pour la commune d'Irun six ermitages: Santa Elena, San Marcial, San Antonio, Artiga, Elizatxo et San Antón.

À cette époque, l'ermitage conserve un rôle relativement important dans la vie populaire de la ville. La Confrérie de Santa Lucía y avait son siège et on y organisait jusqu'à sept processions par an, avec l'assistance du Chapitre paroissial et du Conseil Municipal. Plusieurs messes solennelles et des fêtes très populaires y étaient aussi célébrées.

La restauration de l'ermitage de Santa Elena par la Municipalité d'Irun fut l'occasion d'obtenir en 1971 l'autorisation pour la prospection archéologique du terrain et des alentours de l'ermitage.

Le résultat positif de ces sondages de prospection fut la mise en évidence à l'intérieur de l'ermitage de deux types de vestiges archéologiques: une série de murs correspondant à des édifications antérieures et un lot de céramiques (morceaux de vases et tuiles) attribuables aux romains. Peu après fut dressé un plan de fouilles exhaustif du site de Santa Elena.

Les excavations de 1971 et 1972 mirent à jour une nécropole d'incinération de morphologie « romaine » (disposition et rite) mais dont la typologie d'une bonne partie des urnes répond à des goûts indigènes, autrement dit "vascons". Cette nécropole accueille les défunts d'une société indigène qui conserve une partie de ses traditions mais qui montre des signes évidents de « romanisation » dans les accessoires (coffrets à onguent, perles de verre, broches...). Les trois monuments funéraires construits en pierre donnent à la nécropole un aspect particulier.

À l'intérieur de l'ermitage a été créé un musée monographique avec le matériel récupéré, après la restauration adéquate de l'édifice et sa réouverture au culte.

Le 13 décembre 1981, l'ermitage de Santa Elena fut rouvert officiellement au public, dix ans après le début des interventions archéologiques.

Le musée tel qu'il est aujourdui fut remis à jour et inauguré en 1989. Dans un espace situé sous le chœur et conservés sous verre se trouvent les différents éléments expositifs, tels que les panneaux explicatifs et les objets muséistiques (céramique d'incinération, monnaies, ustensiles, etc.) qui nous montrent et nous expliquent la présence romaine aux alentours de la Bidassoa, aussi bien dans son aspect quotidien qu'économique et religieux. Dans le chœur sont situés les supports explicatifs et depuis la barrière, il est possible d'observer la nécropole romaine aménagée suite aux fouilles mentionnées.

  

 

  

 

 

 

 

 

Les monts Pyrénées, dit Pline, séparent les Gaules de l’Espagne en jetant deux promontoires dans les mers opposées. Ptolomée a indiqué la situation du promontoire occidental au golfe de Gascogne, et l’a désigné par le nom d’Oeaso.

 

La présence romaine en Pays Basque a été souvent mal reflétée par l’Histoire. On a souvent entendu parler d’une "faible" colonisation de notre territoire, à l’exception des zones agricoles très fertiles de l’actuelle province d’Araba et du sud de la Navarre. Pour le reste, la présence de l’Empire Romain consistait, affirmait-on, à des enceintes fortifiées accueillant des garnisons miliaires, comme Lapurdum, l’actuelle Bayonne, ou Imus Pyrenæus, Saint-Jean-le-Vieux, leur but étant de surveiller les routes entre la péninsule ibérique et les Gaules. L’absence de restes archéologiques et la survivance de l’euskara en tant que seule langue non latinisée de l’Occident européen appuyaient cette thèse.

 

Les restes funéraires et les ciments d’un ancien temple romain retrouvés à l’intérieur de l’ermitage d’Ama Xantalen, à Irun, représentaient une exception, un fait difficilement explicable.

 

Comment une nécropole de cette nature pouvait-elle demeurer dans un territoire non romanisé ? L’existence d’une poignée de galeries minières sur les versants de la montagne d’Aiako Harria, les " Trois Couronnes", donnait des pistes mais n’offrait pas une explication satisfaisante.

Le fond marin de la petite rade d’Asturiaga, connue comme plage des Frailes, non loin du port de pêche d’Hondarribia, a elle aussi apporté de nouvelles interrogations: des amphores, des bustes, des céramiques romaines ont fait penser aux chercheurs que l’Histoire apprise jusqu’alors n’était pas totalement exacte.

 

Hypothèse confirmée après l’heureuse découverte de la rue Santiago d' Irun: un port romain en bois daté du premier siècle après J.C. Enfin, les pièces du puzzle commençaient à s’imbriquer : il y a eu des Romains sur cette partie du territoire.

Mais le grand port de la  côte avec un établissement romain dont on commence   à connaître l'importance, est OEASO, la région d'Oyarzun, de la Bidassoa à Pasajes inclus, c'est à dire  les villes actuelles d'Irun, Hondarribia, Hendaye, Oyarzun, Renteria et Pasajes.

 OEASO est le plus grand ensemble portuaire de la région.

La "ria" de la Bidassoa était alors plus large et plus profonde qu'aujourd'hui, de même  d'ailleurs que le "" fjord " de Pasajes où serpente la rivière Oyarzun.

Deux promontoires dominent chacune des deux rives: l'un à Irun , l'autre à Renteria  tous deux portent le nom de Beraun, et l'étymologie  = berun = plomb, en basque est à retenir.

Mais surtout à proximité, sont les mines d'Arditurri au  pied de Aya Mendi et de San Narciso, exploitée  par les romains; mines de galène argentifère, de fer et de blende, ce qui explique le nom de" Béraun".

 

, le quai d'un port et d'une nécropole, découverte capitale, qui éclaire d'un jour nouveau l'activité de cette région à l'époque romaine.

 

Les données obtenues lors des fouilles des zones portuaires des rues Santiago ( Irun ) et Tadeo Murgia ont servi à déterminer que les quais étaient construits en bois, s'adaptant au relief, accrochés aux flancs de la colline, dans la zone de contact avec les eaux. Les embarcations y remontaient, indépendamment de l'état de la marée. On transportait les marchandises jusqu'aux entrepôts, situés à proximité des quais. Les produits qui s'étaient abîmés au cours du voyage étaient jetés dans les eaux de l'embarcadère. Ce qui, s'ajoutant aux rejets de déchets urbains, acheva de colmater les voies d'accès aux quais.

 

Même  le nom d'Irun est  évocateur : Iruna c'est dans l'ancien  euskerra , la ville par exellence . Enfin Oeaso est relié à Pampelune par la voie empruntant la vallée de la Bidassoa.

Tout se trouve réuni dans ce site: deux ports au moins, des mines exceptionelles, une ville , un temple, et enfin une voie facile entre la capitale du versant Méditerranéen et la côte Atlantique.

Oeaso est à la fois le port d"évacuation d'un minerai précieux, et la fenêtre des vascons vers la mer. 

Du coup, les indications du chroniqueur grec Strabon ont pris un nouveau sens.

 Dans sa Géographie, il avait écrit que'' la polis'' ville d’Oiasso est située "au bord même de l’océan", et relié avec la ville de Tarraco (Tarragona, littoral méditerranéen) à travers Ilerda et Osca (Lleida et Huesca). "Cette voie mesure 2.400 stades et finit juste à la frontière entre l’Aquitaine et l' Ibérie". Non seulement l’Oiasso des Vascons semblait bel et bien avoir existé là où le géographe hellène l’avait signalé; avec la découverte du port et peu après des thermes c’est le constat indiscutable de la présence romaine sur l’ensemble du littoral du Golfe de Gascogne qui venait d’être prouvé. Les Romains sont à Xingoudy. Les Hendayais entrent enfin dans l'histoire.